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PROJET DE CREATION DE LIEU DE VIE ET DE FORMATION


Lorsque vous habitez le département de l’Hérault et que vous êtes en situation d’IMC, à seize ans, vous devez vous résoudre à quitter votre famille, vos amis et vos activités, que cela vous plaise ou non, pour vous retrouver à Toulouse ou en Lozère, en internat, jusqu’à l’âge de 20 ans.
A ce moment-là, vous allez revenir dans votre famille avec un mince bagage de formation qui ne correspond pas forcément aux emplois recherchés dans la région.
De nombreux parents vivent cette situation sans pouvoir la changer.
Nous sommes résolus à faire en sorte qu’il existe une autre alternative pour les jeunes : un lieu de vie et de formation correspondant à leurs besoins, respectant leur rythme et favorisant la vie en société dans le paysage économique de la région.

La philosophie de ce projet part du constat qu’il est absolument nécessaire de penser autrement le rapport à la formation, au travail et à la production de biens et de services pour envisager, dans la société actuelle, une véritable participation des personnes en situation d’IMC.
Pour beaucoup d’entre elles, il importe de trouver un lieu adapté à leurs besoins spécifiques tout en ayant l’objectif de développer leurs compétences au sein d’une collectivité destinée à la formation débouchant sur un véritable travail adapté à leurs possibilités.
Malgré les dispositifs et les structures mises en place actuellement, nous constatons un manque en ce qui concerne les 16/25 ans. Pour ceux et celles qui se retrouvent en IMPRO entre 18 et 20 ans, il leur est proposé d’acquérir une formation bien précaire, qui ne valorise pas leurs compétences mais subit plutôt la demande d’un marché de sous-traitance dans des domaines comme l’emballage, le conditionnement et ce genre d’activités. Ils se retrouvent pour les plus performants dans un ESAT, en supposant qu’ils pourront « tenir » le rythme,  les autres en foyer occupationnel ou chez eux, à périr d’ennui et de sentiment d’inutilité. A partir de 20 ans, rien n’existe qui leur donne le sentiment de faire partie du monde et de compter à part entière dans un projet de société qui ne les réduit pas à des catégories improductives.
Nous avons la volonté de proposer une alternative à cette mise à l’écart.
Cette voie part de la conviction que chaque être humain possède des compétences et des qualités dont le monde a besoin pour être entier.
De la même manière que nous voyons fleurir dans beaucoup de domaines de la vie sociale la conscience écologique de notre planète, nous sommes amenés à considérer l’écologie des relations que nous créons.
Tant que nous considérerons implicitement certains êtres comme des entraves, des échecs, des incapables, des déchets, finalement, impropres à participer dignement à la marche du monde, nous perpétuerons une attitude obscurantiste persistant à faire le tri entre les « bons » humains et les « autres ».
Nous devons faire cet effort de conscience d’appliquer la déclaration universelle des droits de l’homme pour tous les êtres vivants et nous engager à créer les conditions nécessaires à sa mise en pratique chaque fois que nous serons témoins qu’un être humain en est privé.
En ce qui concerne les situations résultant du handicap, il y a de quoi faire et nous pouvons nous inspirer de ce qu’il se passe dans d’autres pays pour voir que nous sommes loin de détenir la palme de l’innovation et de la générosité dans notre chère France.

Si nous admettons que les situations de handicap posent de manière particulièrement aigüe les questions des grandes problématiques humaines, nous allons tout de suite nous sentir beaucoup plus concernés.
Dans les domaines qui nous préoccupent ici, à savoir la formation des jeunes débouchant sur un travail effectif, nous pouvons tout de suite remarquer que ce problème de société qui se pose à TOUS nos jeunes devient quasiment insoluble si on y rajoute le handicap.
Pourquoi ?
Parce qu’il nous faut en réalité réfléchir sur le rapport que nous avons aujourd’hui au travail et à la production pour amener sur une voie qui nous permette de penser autrement.

Si nous nous détournons volontairement d’un système de pensée qui nous porte à participer à une compétition sans fin pour nous tourner vers un système de pensée écologique où l’interdépendance et l’interactivité des éléments qui le composent sont reliés entre eux par des échanges indispensables qui organisent la circulation d’une énergie de vie,
Si nous nous détournons volontairement d’un système de pensée qui nous entraîne à perpétuer une avidité sans fin pour nous tourner vers un système de pensée écologique où les ressources sont partagées sans être pillées,
Si nous nous détournons volontairement d’un système de pensée qui nous porte à valoriser exclusivement la performance sans fin pour nous tourner vers un système de pensée écologique où chaque forme de la vie est indispensable à l’ensemble,
Nous commençons à lâcher des idées toutes faites qui nous conduisent à l’exclusion et la mise au rebut pour ouvrir une autre voie qui peut nous amener à inventer des manières de travailler et de vivre ensemble dans un autre état d’esprit pour le plus grand bien de TOUS.


BUT : Créer dans la région de Montpellier un lieu de vie et de formation pour les jeunes en situation de handicap IMC.

LIEU : région de Montpellier.


TRANCHE D’ÂGE : 16 à 25 ans
Elle correspond pour les personnes en situation d’IMC à ce moment de leur évolution où elles ont besoin de commencer à exercer leur autonomie par rapport à leur famille tout en développant leurs aptitudes et leurs compétences dans le but de posséder une formation adaptée à leurs possibilités.
Il importe de donner à ce double apprentissage le temps nécessaire à l’intégration complète de manière à construire pour l’avenir des bases solides et durables sur lesquelles viendra éclore une véritable participation au monde par le travail adapté.
Conscients que la lenteur est une des difficultés reconnues pour l’IMC, il importe d’y remédier en donnant aux apprentissages le temps nécessaire pour être maîtrisés.

OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES :
Fournir un cadre et un soutien au développement des compétences réelles des jeunes,
S’adapter à leur rythme d’assimilation et d’intégration,
Apprendre un métier.
On quitte d’autant mieux le cocon familial que l’on est stimulé et motivé par quelque chose de bien plus excitant : l’ouverture au monde.
Chaque adolescent possède des compétences dans un domaine ou un autre : il importe de les révéler et de le soutenir dans un projet à long terme qui lui permettra de les  développer tout en étant utile à la place qu’il occupe.
L’idée sous-jacente est de créer un éventail d’activités de services et des produits destinés au public, de manière à créer des liens, à engendrer une vie sociale et économique.
Brigitte Diet


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